Alexandra

août 2015 -
Si les mots avaient des ailes

par A.P.

Je te regardais passer, vive et insouciante
Ton petit cul moulé dans ce jean déchiré,
À l’aise sur tes rollers, me laissant pantelant,
Hébété, frémissant, par ta jeunesse troublé.

J’en ai passé des heures près du Trocadéro
Alors qu’aucun café ne pouvait m’accueillir,
Laissant loin derrière moi toute trace d’ego
Dans l’espoir souvent vain de te voir jaillir.

J’ai maudit ces journées où tu ne venais pas,
Retenue par des cours, la pluie ou des amis.
Chaque jour sans te voir n’avait ni goût ni joie,
À petits pas je repartais, le cœur meurtri.

Mais quelle effervescence, ces belles journées d’été,
Quand le soleil m’offrait ta peau lisse brunie.
Comme un con, j’attendais, immobile, captivé,
L’éclat bleu du piercing qui orne ton nombril.

Faut-il être bien fou pour envier un bijou !
Mais j’aurais tant voulu, sur ton ventre poser
Le tremblé de mes mains, la fièvre de mes joues,
Personne d’autre que toi, n’aurait pu m’apaiser

Délaissé mes études, oublié mes amis,
Une seule idée, une pensée incessante
Une seule obsession m’habitait, jour et nuit,
Une seule drogue : ta gracieuse danse.

Toi si belle, moi si gauche, et pourtant j’y ai cru
Alors qu’autour de moi, tout n’était que moqueries.
Mais l’histoire a montré, que lorsqu’il est mordu
Le timide peut séduire sans être éconduit

À tous ceux qui dans mon dos chuchotent et prétendent
Que c’est une mauvaise chute qui te fit me connaître.
À ceux-là, sans rancune, à ceux-là, je demande
Si cela les dérange de m’avoir vu renaître.

A.P.

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